miércoles, 19 de agosto de 2009

Texto Fabien Le Bonniec, doctorant

El presente texto fue presentado en la sesion de mayo 2009 del Gresch en Paris. El texto esta en español. A continuacion esta el resumen en francés y para aquellos interesados en obtener el texto en francés, nos pueden dejar un mensaje.

La territorialité mapuche à l’épreuve de l’ethnographie et de la micro-histoire. Fabien Le Bonniec. Doctorant (IRIS – Laboratoire de Déclassement Comparé)



L’Amérique Latine connaît depuis quelques décennies un renouveau politique et culturel autochtone, s’illustrant de différentes façons, selon les pays, mais ayant comme conséquence commune dans la plupart d’entre eux, la revendication et la reconfiguration de « territoires indigènes ». Au Chili, les Mapuche, peuple indigène le plus important du pays puisque comptant plus de 600.000 personnes, soit 5% de la population selon le dernier recensement (2002), ont été le fer de lance de cette lutte pour leur reconnaissance et la « récupération de leur territoire ». Leur mobilisation publique depuis la fin de la dictature a provoqué une réaction forte de la part de l’Etat qui n’a pas hésité à mener une persécution juridico-policière contre ses leaders et à instaurer un « état d’exception » dans le sud du pays. Parallèlement, ce même Etat chilien, dans le cadre de la transition démocratique et de réformes incitées par des organismes internationaux, a mis en place, depuis 1993 diverses politiques publiques destinées à promouvoir les cultures indigènes et le rachat des terres revendiquées par les communautés. On a ainsi vu émerger divers régimes de territorialités dans le sud du Chili variant entre différents discours, représentations et pratiques hégémoniques qui pour la plupart ne sont pas nouveaux : le territoire que l’on appelle encore à pacifier et à intégrer au reste du pays et où l’on applique des lois spéciales ; celui regorgeant de ressources naturelles exploitées principalement par les entreprises forestières, hydroélectriques et touristiques ; celui où vivent les communautés les plus marginales et les plus pauvres du pays qu’il faut « développer avec identité »…


Afin de se libérer de ces représentations hégémoniques, organisations et communautés arborent aujourd’hui leurs « propres » catégories territoriales qui tendent à déconstruire les frontières régionales et nationales et surtout à instaurer un nouveau rapport au territoire et à l’histoire. C’est à ce « processus de reconstruction de la territorialité mapuche de 1884 à nos jours » que je me suis intéressé dans mon travail de thèse. J’essaierai de montrer en quoi une perspective à partir d’une ethnographie multi-située et d’une micro-histoire contribue à renouveler la littérature déjà conséquente traitant de la territorialité mapuche. Plus encore, la réflexivité qu’impliquent ces deux approches invite à revisiter certaines théories sur le sujet. Face à des catégories territoriales souvent revendiquées par les Mapuche sous la forme d’entités anhistoriques et essentialistes, l’ethnographie et la micro-histoire offrent la possibilité de les aborder dans leurs contextes d’élaboration, d’énonciation et d’émergences, et ainsi d’en faire une généalogie. Alors que certaines approches ont tendance à reléguer ces phénomènes à des identités stratégiques ou des inventions contemporaines, et s’intéressent plus à leur forme qu’à leurs contextes et aux différents acteurs pris dans ces situations, le recours à l’ethnographie et à la micro-histoire permet de les appréhender comme des processus complexes de « coproduction » de la territorialité auxquels participent autant les agents de l’Etat, d’ONG que les Mapuche. Ces perspectives offrent surtout la possibilité de collecter et de s’intéresser à d’autres sources d’informations, notamment celles produites lors d’ « événements », de débats, de conflits, de « conversions » et de querelles, me faisant prendre conscience qu’il était souvent plus riche d’étudier les variabilités, l’instabilité, les tensions et controverses plutôt que les discours préétablis et entendus.


Para leer el texto en version integral:

Etnografiar El Territorio_f Le_bonniec

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